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06/04/2024:100KM de CREVIN (Bretagne) de Philippe Vaucelle

Compte-Rendu de Philippe:

 

100 km de Bretagne à Crevin
samedi 6 avril 2024

 

Je pars en voiture de Touraine le vendredi 5 avril 2024. J’arrive à la salle Bréhat de Crevin, à environ 25 km au sud de Rennes, à 17:45 pour récupérer mon dossard, le numéro 52, le bon pour le petit déjeuner du lendemain et un joli t-shirt du 100 km aux couleurs de la Bretagne, façon marinière. J’arrive chez mes amis qui m’hébergent pour le week-end et habitent à 10 minutes du départ. Je dîne d’une bonne plâtrée de pâtes au saumon fumé et d’un riz au lait et me couche vers 22 h.

La nuit n’est pas bonne, je n’arrive pas facilement à trouver le sommeil et me réveille souvent.

 

Le réveil sonne à 04:10. Je me lève, me crème les pieds et m’habille. Je pars pour arriver vers 5 h à la salle de Crevin. Je prends un croissant, un thé, du pain avec de la confiture et une crème à la vanille.

Puis je ne garde sur moi que le cuissard, un débardeur, mon maillot de trail aux couleurs de mon club l’USSP de Saint-Pierre-des-Corps et un coupe-vent léger que je quitterai rapidement. Il fait doux, 17°C, avec du vent fort du sud.

Nous sommes 82 inscrits sur le 100 km. L’organisateur nous emmène à quelques dizaines de mètres de la salle pour prendre le départ. Cette petite rallonge permettant d’avoir au total les 100 km.

 

Le coup de feu du starter est donné à 6 h 02. Nous partons pour une première boucle de 15,6 km qui sera suivie de 4 autres de 21,1 km, soit la distance d’un semi-marathon. C’est donc 5 fois la même boucle avec un raccourci de 5,5 km pour la première.

Le parcours est bien vallonné. Le dénivelé positif officiel est donné pour 995 m.

Après 4 km de bitume, nous attaquons le premier passage en chemin. La première partie de 650 m est sèche et caillouteuse, suivie presque aussitôt d’une deuxième partie de 700 m grasse et détrempée, et même assez glissante par endroits. Il faut être vigilant.

Puis c’est le premier ravitaillement. Il y en a un environ tous les 5 km. Oranges, bananes, raisins secs, Tucs, quatre-quarts… eau plate, eau gazeuse et coca-cola. Et des bénévoles aux petits soins pour nous.

Le reste de la première boucle se fait sur le goudron, par essentiellement de petites routes de campagne. Le paysage varie, ce sont des champs bien verts, sauf ceux de colza qui sont jaune pétant. Nous traversons plusieurs hameaux et passons souvent devant la pancarte de Crevin.

L’arrivée sur Crevin est bien vallonnée. Nous passons dans une zone artisanale, devant le collège où nous faisons une curieuse rallonge de quelques dizaines de mètres, puis finissons par une bonne montée jusqu’à la salle.

Il est 07:56, je suis en avance de 8 minutes sur mon planning, mais rien d’inquiétant.

 

Je repars pour le premier semi-marathon. Le début est bien sûr identique à la première boucle. C’est à partir de cette boucle que les suiveurs à vélos peuvent rejoindre leurs coureurs. Pour ma part, je cours sans assistance.

J’en profite, maintenant qu’il fait jour et même si le ciel est gris, pour prendre quelques photos, notamment de deux moulins qui ont perdu leurs ailes mais qui ont été transformés en habitations. Puis ce sont les 2 chemins et à nouveau le bitume. Il y a beaucoup d’éoliennes. Nous passons au pied de quelques-unes et elles tournent vite aujourd’hui avec le vent qu’il fait.

La rallonge se fait vers le 26ème km. Nous descendons vers le village Du Petit-Fougeray puis remontons par une longue côte d’environ 1,8 km jusqu’au nouveau ravitaillement. C’est ensuite un chemin de cailloux pointus genre ballast sur 1,3 km qui commence par le passage d’une crête avec le vent pleine face qui m’oblige à me courber pour tenter d’avoir moins de prise au vent. Puis on retrouve le tracé de la première boucle jusqu’à la salle.

Je repasse à la salle à 10:29, avec 13 minutes d’avance. 36,7 km de faits. Jusque-là ça va plutôt bien.

 

C’est reparti pour la 3ème boucle, soit le 2ème semi. Maintenant je connais le parcours. Je sais à quoi m’attendre et où sont les difficultés, les points de ravitaillement, ça a un côté rassurant. Et comme le paysage est bien varié, la monotonie n’est pas là. Cette boucle se passe plutôt bien aussi.

A 11 heure c’est le départ du semi-marathon. Je me fais rapidement doubler par les premiers athlètes qui ne font qu’une boucle. Nous nous encourageons mutuellement, l’ambiance est sympa. Et très rapidement, c’est aussi le premier du 100 km qui me passe. Impressionnant !

Je cours depuis le début, même dans les côtes. Mais vers le 50ème km, les premières douleurs commencent à arriver. D’abord c’est l’articulation du gros orteil gauche qui est douloureuse. J’avais déjà eu ce problème de temps en temps à l’entraînement. C’est une douleur que je peux gérer mais qui se rappelle vite à moi si je ne fais pas bien attention comment et où je pose le pied, notamment sur les cailloux des chemins.

Au km 57,8, me voilà à nouveau à la salle. Il est 13:09, 19 minutes d’avance.

 

C’est reparti pour l’avant dernière boucle, avec quelques rayons de soleil mais dans la douleur : rapidement, ce sont les genoux qui crient grâce : le gauche dans les descentes et le droit dans les montées. Je cours toujours sauf dans les grosses côtes où je marche aussi vite que possible. Mon passé de marcheur longues distances m’aide à ne pas trop perdre de temps. Je crie parfois quand j’ai trop mal et m’encourage à voix haute. Je dois avoir l’air bizarre.

Je me fais régulièrement doublé par les cent-bornards qui sont dans leur dernière boucle. On échange toujours des encouragements. D’ailleurs c’est la 2ème féminine qui me rattrape juste à temps dans le chemin de cailloux pour m’appeler : j’avais tourné un coup trop tôt, entièrement dans mes pensées et oublié de vérifier de balisage. Merci à elle. J’arrive péniblement à la salle à 16:14, à l’heure prévue, après 78,9 km. J’ai mangé mon avance. Un officiel vient me voir pour me demander si tout va bien. Je le rassure et il me laisse repartir pour ma dernière boucle.

 

Plus que 21,1 km. La pause m’a fait du bien. Je me remets à courir dans la plupart des montées. Je crois que mon corps à accepter les douleurs, ou que mon esprit a augmenté le seuil de tolérance à ces douleurs. Je reprends du plaisir sur cette boucle, alors qu’il m’avait quitté sur la précédente. Je suis seul la plupart du temps, avec personne en vue ni devant ni derrière. Tous les semi-marathoniens sont arrivés et la plupart des cent-bornards. Je continue à bien m’hydrater et m’alimenter aux ravitaillements, et à remercier les bénévoles.

Ma montre s’est arrêtée à 16 h 44, batterie vidée, mais ça fait peut-être 2 heures qu’elle s’est mise en veille et que je ne la consulte plus. Mon GPS continue d’enregistrer.

La pluie arrive vers 18:30. Je ne mets pas mon coupe-vent et me concentre sur la fin du parcours. Je double même un coureur qui s’est mis à marcher 800 m avant l’arrivée.

Je franchis la ligne d’arrivée à 19:12, soit avec 12 minutes de plus que mon planning, mais en battant mon record personnel de 16 minutes.

 

Je suis heureux mais éreinté. Une organisatrice me décore d’une originale médaille ayant la forme de la carte de la Bretagne. Un officiel m’aide à aller jusqu’à une chaise au ravitaillement. Je bois et mange un peu puis rentre tranquillement chez mes amis. Les muscles sont douloureux et conduire est un peu difficile.

Je prends ensuite une douche et me couvre bien, car le contrecoup fait que j’avais froid. Puis j’appelle la famille, dîne, m’étire et me couche vers 10 h pour une bonne nuit cette fois ci.

Je rentre tranquillement à la maison le dimanche après-midi. Le trajet se passe bien malgré les muscles des jambes encore bien douloureux.

 

Le bilan de ce 6ème 100 km terminé depuis 2015 est très positif : pas de blessure, seulement des courbatures qui devraient rapidement se résorber. Les moments de doute pendant mes 9 semaines de préparation sont oubliés avec mon record de Millau de 2016 enfin battu.

Sur 82 inscrits, nous sommes 76 partants et 58 à franchir la ligne d’arrivée avant la barrière horaire des 16 heures. Je suis 50ème au classement général et 4ème master 5 masculin. Le vainqueur a terminé en 7 h 59.

Bravo à tous et particulièrement à l’organisation et aux bénévoles qui nous ont permis d’aller au bout de nous-même.

 

Philippe Vaucelle

 


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